samedi 4 juillet 2020

"Ne laissez jamais une bonne crise se perdre" Wiston Churchill




c'est à cette citation prononcée par l'illustre Premier Ministre Britannique du sortir de la seconde guerre mondiale, que j'ai pensé, en lisant la récente sortie du Président Nigérian sur twitter, au sujet de l'eco. 

Churchill prononça ces mots lorsqu'il travaillait avec les leaders occidentaux alliés, à l'édification de l'Organisation des Nations Unies. 

A l'époque, tirant les leçons du désastre des conflits mondiaux, ces leaders furent inspirés par la mise en place d'institutions multilatérales, avec pour ambition sous-jacente de contenir les velléités conflictuelles futures. 

 C'est ainsi qu'à l'époque, ils sont parvenus à mettre en place les institutions de Bretton Woods qui ont eues pour effet, aux côtées des Nations Unies, de pacifier le monde, pour quelques décennies aumoins. 

Les tensions géopolitiques actuelles, marquées par le replis depuis 3 ans du leadership américain, et l'émergence de nouveaux pôles d'influence ne correspondant plus à la réalité qui prévalait au moment de la fin de la seconde guerre mondiale, viennent remettre en question le model multilatéral, lequel nécessite des réformes de fond au sein de ses institutions phares, pour continuer à servir à la prévention des conflits mais aussi et surtout, à la résolution des problématiques globales telles que le réchauffement climatique. 


Cette citation "Churchillienne" traduit aussi et surtout le fait qu'une crise, de quelque nature, de quelque origine et de quelque contexte que ce soit, représente une opportunité à saisir pour opérer des changements de fond dans les systèmes de fonctionnement.

Les crises doivent donc permettre, si les uns et les autres ont le réflexe opportun, de transformer, corriger les facteurs de conflits, d'inertie, de gaspillages, afin de liberer les energies, favoriser le progrès vers l'atteinte des objectifs structurels notamment. 

Avoir le réflexe opportun, c'est de se dire, en tant que leader, que la crise à laquelle l'on fait face, est l'occasion de redoubler d'efforts dans la reflexion, l'innovation, afin de faire émerger des solutions nouvelles pour consolider les acquis.


Concentrons-nous sur la géopolitique régionale. Celle de l'Afrique de l'Ouest. La CEDEAO. Qu'a dit le Président Muhamadou Buhari?

Lisez: "J'ai l'impression que la zone UEMOA souhaite adopter l'eco en remplacement son franc CFA avant les autres Etats membres de la CEDEAO. Il est préoccupant que ceux avec qui nous souhaitons entrer dans une union  fassent des pas importants sans nous faire confiance pour en discuter." 

"Le Nigéria soutien pleinement et s'engage en faveur d'une union monétaire avec les bons fondamentaux (une union qui donne la garantie de la crédibilité, la durabilité et la prospérité et la souveraineté régionale globales.)  Mais nous devons faire les choses correctement et garantir le respect des normes fixées." 

"Nous devons également communiquer efficacement avec le monde exterieur. Nous avons tous tellement misé  sur ce projet pour laisser les choses à la simple commodité et à l'opportunisme."

"Nous devons procéder avec prudence et nous conformer au processus convenu pour atteindre notre objectif collectif, tout en nous traitant mutuellement avec le plus grand respect. Sans cela, 
 nos ambitions pour une union monétaire stratégique en tant que bloc de la CEDEAO pourraient très bien être gravement compromises." 

Les termes sont clairs. Le Nigéria, de loin la première puissance de la zone, "tape du point sur la table" au regard de l'attitude de la Côte d'Ivoire, qui a vue en l'eco, une opportunité politique de continuer à faire du CFA sans le CFA. 

Notre objectif ici n'est pas de commenter les propos du Président Nigérian, ni l'attitude de la Côte d'ivoire. 

L'ambition est de montrer à travers cet exemple précis, ce que représente une crise diplomatique et le potentiel qu'elle revêt de sortir du statut quo. 

Le Nigéria saura-t-il être à la hauteur du leadership régional requis afin de redonner un souffle nouveau à l'intégration régionale, mise à mal par ce qui apparaît comme étant une crise de confiance entre les acteurs? 

L'esprit de responsabilité voudrait qu'il s'y investisse de manière energique, volontariste afin de sauver les meubles de ce qui est considéré en Afrique comme le modèle en matière d'intégration régionale. 

C'est une opportunité de redonner un souffle politique à la construction de la Cedeao, tant et aussi longtemps que les leaders Ouest Africains le voudront.

En ma qualité de citoyen de cet espace, je me sens interpelé par la question. J'attire l'attention de toute autorité ouest africaine fondée de pouvoirs et d'influence, d'œuvrer à faire de cette crise, une opportunité de renforcement de notre intégration, en ne la laissant pas s'éfritter au profit de la tentation  du repli souverain des Etats. 

Abdoulaye Diallo

Emaildialloabdoulaye@gmail.com









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