mardi 3 novembre 2020

Pour faire la paix en Guinée et en Cote d’ivoire, il faut bien, très bien s’y prendre….


 


Visiblement, 10 ans, 20 ans, 30 ans après, les problèmes générateurs de conflits ne sont pas résolus. Les crises politiques et sociales successives en Guinée et en Cote d’Ivoire, traduisent une réalité patente : l’échec de toutes les tentatives de ramener la paix, tant par la communauté internationale sous l’égide des Nations Unies et des organisations régionales telles que l’Union Africaine et la CEDEAO, que par les efforts internes des gouvernements successifs.

Le seul domaine dans lequel les filles et fils de ces pays sont parvenus avec brio à s’entendre, c’est sur celui de l’absence totale de confiance. Ceci est d’autant plus inquiétant qu’il semble ne plus y avoir d’incitatifs á la concorde nationale.

Il règne une atmosphère au sein de laquelle que ce soit la partie qui détient le pouvoir d’Etat ou celle qui est dans l’opposition, nul ne reconnait l’exigence qu’il y a pour l’autre d’avoir des droits et des aspirations. Naturellement lorsque c'est ainsi, il n'y a plus de motivation à faire attention à ses devoirs.  

Guinéens et ivoiriens ne sont plus capables de trouver la force en eux, d’abord de s’accepter pour ensuite faire la paix.

Pourtant, il est temps pour nous de « rallumer les étoiles !»

 

L’intégrité opportune et perpétuelle des dirigeants…

Lorsqu’on constate, plusieurs décennies après l’apparition des premiers problèmes (alors même que l’on sait depuis le début de l’humanité que les problèmes ont vocation à être résolus), que ces derniers demeurent, l’hypothèse suivante revêt une certaine dose de pertinence : l’absence de volonté politique réelle avec une forte dose de sens de l’Etat et de l’intérêt général, de la part de toutes celles et ceux qui se sont succédé aux responsabilités publiques, dans ces 2 pays.

Mieux, affirmer que l’on a noté une absence totale d’intégrité de leur part dans la mesure où ils se sont « opportunément » abstenus d’influencer dans le bon sens, la dynamique de résolution sincère, honnête, dans l’intérêt general, des problèmes qui ont émaillé ces 2 cites respectives, est tout à fait approprié.

Or, et c’est l’un des principaux constats en Guinée et en Cote d’Ivoire, l’intégrité qui est en temps normal, une valeur essentielle chez tout responsable politique á quelque échelle de gouvernance publique que ce soit, est littéralement absente du comportement de nos gouvernants mais aussi chez la majorité de nos concitoyens.

Mieux, être de la bonne foi en politique est considère dans ces pays comme étant la pire des qualités. Dans les contrées anglo-saxonnes il y a une expression « walk the talk » (faire ce que l’on dit) que l’on utilise souvent pour caractériser ce que doit être un comportement exemplaire d’un individu ou d’un leader public.

Dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit est l’essence même de l’intégrité. Elle occupe en temps normal, une place centrale dans nos traditions sociales africaines. Cependant, tant au niveau du leadership public qu’au niveau individuel, force est de constater sa rareté.

Il y a un Chef d’Etat d’un pays d’Afrique de l’Ouest qui a ouvertement exprime son choix de ne pas briguer de nouveau mandat a la fin de son second, qui a déclaré ceci : « si nous ne donnons pas l’exemple qui le fera ? »

 

…génère des frustrations croissantes et structurelles de celles et ceux qui en sont victimes.

L’absence d’intégrité dans la conduite des affaires publiques conduit à la prise d’un certain nombre de décisions que d’autres jugeront injustes pour leurs intérêts et aspirations. 

Si rien n’est fait pour donner au moins en partie satisfaction aux revendications, la violence devient le seul recours pour celles et ceux qui s’estiment injustement lésés.

Nous le verrons en troisième partie de cette réflexion que, tant et aussi longtemps que le cadre effectif de la paix n’est pas établi avec les 2 éléments essentiels que sont l’exigence de vérité et de justice mais aussi l’exigence de construire un futur apaisé, les tensions et les conflits ne cesserons point.

Pour bien faire, nous avons des exemples en Afrique.

Il faut s’inspirer de l’Afrique du Sud et du Rwanda !

Il reste à prendre exemple sur 2 pays Africains. L’Afrique du Sud et le Rwanda. L’un a connu l’apartheid, un système de ségrégation raciale qui a permis à la minorité blanche de dominer pendant des dizaines d’années, les autochtones noirs.

L’autre, le Rwanda, a connu en 1994, le Génocide. Ce conflit ethnique consistait pour les Hutus, d’exterminer les Tutsis et les Hutus modérés. 3 mois de calvaire.

Aujourd’hui, ces 2 Etats vivent dans le calme. Pour cela, il y a eu la volonté politique d’y parvenir, et un certain nombre d’actions reposant sur une philosophie de paix et de justice, ont été réalisées. 

Elles revêtent le potentiel d’inspirer ailleurs.

En Afrique du Sud par exemple, selon la revue américaine « Foreign Affairs » le premier gouvernement postapartheid a privilégié la vérité. En d’autres termes, lorsque les auteurs d’exactions se manifestaient volontairement et avouaient honnêtement leurs crimes, le pardon leur était accordé (amnistie)

Au Rwanda, dans le cadre des tribunaux gacaca, il y avait un mélange de volonté de rendre justice et de garantir la réconciliation selon les termes du Président Kagamé.

Les personnes qui avaient commis des crimes sérieux et graves étaient jugées par le système judiciaire normal.

Les sentences des tribunaux gacaca étaient données sur la base du degré de crime commis et de remords exprimés par les personnes jugées. Les personnes étaient relâchées non pas parce qu’elles n’avaient pas commis de crime mais parce qu’elles avaient pu exprimer le fait que si elles avaient eu une alternative, elles n’auraient pas fait du mal et qu’elles avaient demandé pardon.

L’état d’esprit etait qu'il fallait à tout prix, eviter un cycle de chaos.

Le Président Kagamé l’a bien exprimé dans une interview accordée au journal Américain « Foreign Affairs » en ces termes : « si nous étions sortis en disant que nous allions imposer notre volonté et que toute personne qui s’y oppose allait devoir en subir les conséquences, nous aurions semé les graines du chaos. Nous devions faire preuve de beaucoup de retenue mais aussi de beaucoup de raison. Notre devoir était-il de régler des comptes ou alors de pouvoir permettre au futur de se construire ? Nous avions la volonté d’être différents de ceux que nous avons remplacé aux responsabilités. Ce souci a toujours été au cœur de notre état d’esprit. »

D’aucuns diront que nous n’en sommes pas au niveau qu’a atteint le Rwanda. Certes.

Faut-il toujours attendre que le pire se produise pour avoir les bons réflexes et le sens des responsabilités ? Nous africains ne sommes-nous pas en mesure de maitriser nos émotions au point d’avoir le courage de tendre la main ? L’exemple de Paul Kagame est la pour nous dire que c’est bien possible !

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