"Ne rien faire mais que rien ne soit pas fait..." de Laozi et la Guinée......

Parmi les réflexions intenses qui m'animent en cette fin d'année 2017, dans un contexte marqué par les disparités de progression des pays africains en matière de développement économique, il y a cet aphorisme cité en titre qui résume tout dans ma compréhension du retard de certains pays, y compris du mien, la Guinée.

J'ai eu la joie de le découvrir dans le livre du grand philosophe sinologue français François Julien in "le traite de l'efficacité". J'en ai entendu parler un jour, entre 2004-2006 pendant mes années estudiantines, à l'écoute de la Radio Business FM ou BFM en France.

Depuis, je conseille à toute personne qui veut comprendre les fondements de ce que la Chine représente comme déferlante de puissance, de lire François Julien. Il a le dont de nous décoder la réalité de l'approche stratégique chinoise en comparaison à l'approche greco-européenne.

Je ne me permettrais pas de rentrer dans les détails de l'argumentation de l'auteur. Achetez le livre.

Seulement, je ne résisterais pas à la tentation de faire le lien entre "Ne rien faire mais que rien ne soit pas fait" de Laozi, avec l'approche que l'on doit avoir notamment en Guinée, en matière de développement des talents qui sont et seront chargés de piloter efficacement et avec efficience notre développement économique.

Vous l'aurez compris, le fondement de ce blog (nous n'avons pas la prétention d'être les seuls) repose sur l'idée selon laquelle un leadership de qualité au sein d'organisations de toute nature d'un pays, est la condition de la prospérité de ce dernier.

Pour que cela soit, il faut donc développer un "pipeline" de leaders depuis leur jeune âge jusqu'à celui ou ou ils sont prêts à mettre leurs talents et leurs compétences au service des organisations du secteur civil, public et privé de leur pays.

En Ressources Humaines, il y a ce que l'on appelle la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GEPEC). C'est l'idée que les fonctions de l'entreprise, de l'organisation, devenues complexes, nécessitent pour être remplies, un travail de préparation en amont de manière à ce qu'une fois désignée, le ou la personne qui en aura la charge soit en mesure de performer au regard ou au delà de ce que l'on attend d'elle.

C'est toute l'idée qu'il y a derrière ce que nous dit l'expression "Ne rien faire mais que rien ne soit pas fait" de Laozi.

La transformation pour qu'elle s'opère de manière continue et voulue, nécessite que le travail soit fait en amont de l'action et non pendant.

En d'autres termes, pour que le Directeur Général d'un hôpital fasse le travail que l'on attend de lui au service des citoyens de sont État, il faut au préalable que les systèmes de fonctionnement de cet État prévoient un système de GEPEC qui ait identifié depuis l'université les personnes au profil requis, les a formées non seulement aux compétences médicales requises, mais aussi aux compétences managériales (comment allouer des ressources sur le court et le long terme; comment fixer des objectifs; comment gérer les conflits, comment planifier des taches etc...)

L'exemple de l'hôpital vaut pour les autres secteurs de la Nation. En Guinée, on annonce souvent l'envoi de cadres pour êtres formés dans d'autres pays etc... C'est bien. Je suggère humblement qu'une réflexion de fond soit menée sur le système national de gestion des talents et des compétences, sur l'approche à travers laquelle ce système sert les objectifs de développement économique du pays, notamment en matière de gouvernance.

Pour en revenir a notre aphorisme, ce n'est pas lorsqu'on nomme que c'est le meilleur moment de développer les leaders des organisations de notre pays, il faut le faire bien avant d'où l'idée de dire "Ne rien faire mais que rien ne soit pas fait" car si on a rien fait avant, il y a de fortes chances que pendant l'action, l'intervention ne produise pas les effets positifs escomptés.

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